Printemps sétifien

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Les femmes sétifiennes, gardiennes dévouées des riches traditions héritées des Amriate d'antan, perpétuent ce précieux legs avec une détermination inébranlable, résistant aux vicissitudes du temps jusqu'à nos jours. Habiles et expérimentées, elles anticipent l'avènement de chaque moussem (saison) sans se référer au calendrier, préservant ainsi les coutumes qui marquent l'arrivée des saisons.

Dès le début des préparatifs de la lambardja (galette fourrée aux dattes écrasées), jeunes et moins jeunes, érudits ou non, reçoivent les signaux annonciateurs du printemps de la part de ces gardiennes infatigables des valeurs et des traditions séculaires. Pour célébrer l'événement, une abondante collation est préparée pour le déjeuner. Elle se compose de la fameuse galette, accompagnée de généreux bols de lben (petit-lait) et de délicieuses oranges en guise de dessert.

Dans un geste empreint de convivialité pour accueillir la saison des floraisons, les familles sétifiennes, en grand nombre, investissaient jadis les prairies de Boussellam et la forêt de Zenadia. Elles rendaient également hommage à l'autre dame de Sétif : El Maabouda. Malheureusement, cette statuette a été sacrifiée au profit du béton, effaçant ainsi toute trace des espaces verts mentionnés. Malgré les défis imposés par la modernité, la tradition persiste à Ain El Fouara, où les paniers (spécialement achetés pour l'occasion) sont remplis de lambardja et de petites galettes circulaires colorées au jaune d'œuf, que les enfants roulent après avoir formulé leurs vœux. Ainsi, des siècles après, cette coutume demeure vibrante et actuelle, illustrant la résilience des traditions sétifiennes face aux épreuves du temps.

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